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A propos des Assemblées annuelles 2016

05/02/2016

L’Afrique est à un moment crucial de sa transformation en vue d’atteindre un développement inclusif et durable. Malheureusement, le continent souffre d’un grave déficit énergétique. Cinquante-trois pour cent (53 %) du nombre total de personnes n’ayant pas accès à l’électricité dans le monde vivent en Afrique. La consommation d’électricité par habitant sur le continent est de 181 kWh en moyenne, contre 13 000 kWh environ aux États unis et plus de 6 500 kWh en Europe. En outre, les Africains paient plus cher l’électricité. Ce sont les populations les plus démunies d’Afrique qui paient l’énergie la plus chère au monde ; environ 60 à 80 fois le coût unitaire plus cher, au nord du Nigeria que les habitants des villes de New -York et de Londres. De nos jours, plus de 645 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité, quelque 700 millions ne disposent pas d’énergie propre pour la cuisine et 600 000 meurent chaque année à cause de la pollution intérieure due à l’utilisation de la biomasse pour la cuisson des aliments. Les goulets d’étranglement du secteur de l’énergie et les pénuries d’électricité coûtent environ 2 à 4 % du PIB chaque année, ce qui compromet la croissance économique, la création d’emplois et l’investissement. En somme, les problèmes économiques, sociaux et environnementaux liés au déficit énergétique de l’Afrique sont nombreux, mais l’empreinte de carbone du continent reste extrêmement faible. La Banque estime, à 55 milliards de dollars US par an, les besoins de financement du secteur de l’énergie en Afrique et la mise en place de réseaux d’alimentation en énergie à l’échelon national nécessiteront des investissements dans des réseaux électriques et leur modernisation.

Heureusement, le potentiel d’énergie plus propre en Afrique est considérable, qu’il s’agisse du gaz naturel ; de l’énergie hydraulique, solaire, éolienne et géothermique : le continent possède des ressources renouvelables inexploitées susceptibles de produire de l’énergie supérieure aux besoins de consommation, jusqu’en 2040 et bien au-delà. En outre, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) qui s’est achevée, il y a peu de temps, a démontré la volonté des pays africains à se joindre à la lutte internationale contre les changements climatiques et la pauvreté énergétique.  Ces pays ont soumis des contributions nationales à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé un New Deal pour l’énergie en Afrique et lancé un Partenariat transformatif sur l’énergie afin d’éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie, d’ici 2025, tout en dissociant la productivité économique de l’Afrique des émissions de dioxyde de carbone. L’objectif est d’ajouter une capacité de production supplémentaire de 160 GW par le biais du réseau, faire 130 millions de nouveaux branchements à partir du réseau et 75 millions de branchements hors réseau. Le New Deal de la Banque servira de catalyseur pour l’accélération de la transformation structurelle dans le secteur de l’énergie afin de parvenir à la croissance verte et inclusive en Afrique, libérant de ce fait le potentiel d’industrialisation et de création de richesse, de transformation agricole et de mise en place de pools régionaux dans le but d’intégrer l’Afrique, de promouvoir la création d’emplois et, à terme, d’améliorer la qualité de vie des Africains.

Dans ce contexte, le choix du thème des Assemblées annuelles 2016, Énergie et changement climatique, vient à point nommé pour permettre une mobilisation internationale en faveur de l’émergence de l’Afrique : une Afrique éclairée et alimentée en énergie.

Ce thème permettra à ces assises annuelles d’aborder au moins sur trois thèmes principaux. Les débats porteront tout d’abord sur le rôle du New Deal pour l’énergie en Afrique et l'Initiative africaine pour l'énergie renouvelable pour l’élimination de la pauvreté énergétique.  Le thème retenu ouvrira ensuite la voie à  des discussions sur les implications de l’Accord de Paris et les contributions nationales sur l’Afrique. Enfin, les discussions porteront sur la façon dont les questions d’énergie et de changements climatiques influenceront les cinq (5) domaines prioritaires de la Banque, définis par le président Adesina Adewunmi, à savoir, éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie ; nourrir l’Afrique ; industrialiser l’Afrique ; intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des Africains.

Les Assemblées annuelles 2016 permettront à tous de s’exprimer et regrouperont l’ensemble des acteurs d’Afrique et d’ailleurs (les pouvoirs publics ; la société civile ; les groupes vulnérables tels que les femmes et les jeunes; le secteur privé dont le rôle demeure primordial ; tous les partenaires techniques et financiers de l’Afrique) pour échanger des idées et des expériences sur la planification inclusive et durable du devenir du continent.